Clair comme de l'eau de roche...

    Le préfet de la Haute-Saône a saisi la chambre régionale des comptes de Franche-Comté concernant le budget de l'eau de la commune de Saint Loup, car après vérifications des comptes par ses services il apparaît que "la section d'investissement est déficitaire de 315 265 € et que les ressources propres ne permettent pas de financer la dette en capital qui s'élève à 32 000 €.
    Ce que je résumerai en langage courant par la municipalité a prévu des travaux sur le réseau sans en assurer le financement.
    La chambre régionale déclare que c'est à bon droit que le préfet l'a saisie dans un délai de 30 jours et elle s'interroge sur la réalité du déséquilibre budgétaire bien que la commune ait prévu un transfert de 150 000 € du budget de l'assainissement à celui de l'eau.
    Elle justifie ce transfert par la réalisation nécessaire de travaux sur le réseau. Elle répète de nouveau que le déficit d'investissement se monte à 315 265 € et elle propose des mesures pour rétablir l'équilibre.
    Comme il n'est pas possible de réduire les dépenses, la seule solution consiste à remettre les tarifs à niveau : 77 € l'abonnement et 2,66 € le prix du mètre-cube.
    La balle est dans le camp du maire qui doit répondre dans les 30 jours.
    Un soir, avant le conseil, tous les conseillers étaient invités à une réunion d'information, 14 avaient répondu présents. L'adjointe aux finances avait prévu des solutions pour rendre l'addition moins salée. Mais le débat a vite dévié sur le terrain politique. "C'est la faute de nos prédécesseurs, il ne faut pas se laisser imposer une telle mesure..." et la réunion a tourné court.
    Ces arguments ont été repris en séance, car c’est évidemment plus facile de rejeter la responsabilité sur les autres que de reconnaître que l’on a fait une erreur d’appréciation ou que l’on n’a pas eu le courage politique d’assumer une hausse des tarifs. Après 6 ans de gestion, la ficelle est un peu grosse...
    Une solution bâtarde a été adoptée en facturant avant la fin de l’année la consommation 2007 et en déshabillant le budget de l’assainissement, seul budget potable de la commune.
    Reste à savoir si ces mesures satisferont la chambre régionale des comptes.
    De toute façon, même si personne ne veut en endosser la paternité, la facture d’eau augmentera, c’est clair comme de l’eau de roche.